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À propos du traitement des violences dans la presse
J’ai remarqué que dans les journaux télévisés du soir sur TF1 (les JT de 20 heures), dès qu’ils en ont l’occasion, ils mettent en avant les fusillades dans les lycées aux États-Unis — un pays dont la superficie est deux fois supérieure à celle de l’Union européenne — en insistant sur le débat autour des armes à feu et la remise en question de leur légalité.
Certes, les États-Unis, avec leur culture des armes à feu, incarnent souvent le stéréotype de la violence armée dans l’imaginaire collectif. Les fusillades dans les écoles américaines, choquantes par leur nature, sont largement médiatisées, car elles représentent une forme de violence extrême s’en prenant à des innocents dans des lieux censés être sûrs.
En revanche, en France, la violence semble quelque peu « normalisée », étant souvent associée à des problématiques telles que le trafic de drogue ou la délinquance urbaine, et affectant principalement des quartiers déjà marginalisés.
Les fusillades en France, pourtant loin d’être rares — comme celles à Marseille ou dans d'autres villes — passent souvent inaperçues dans les médias. On pourrait croire que la violence armée aux États-Unis est un phénomène unique, alors que nous faisons face à des défis similaires chez nous.
En Suisse, où près d’un citoyen sur deux possède une arme à feu, les fusillades sont beaucoup moins fréquentes. Selon Le Monde dans son article Malgré un nombre record d’armes à feu, la Suisse échappe aux tueries de masse : « La loi suisse sur les armes est l’une des plus libérales » toutefois « les personnes de nationalité serbe, kosovare, algérienne ou encore sri-lankaise se voient systématiquement refuser leur demande d’acquisition d’armes ». Pourquoi alors TF1, sans grandes nuances, blâme systématiquement la légalité des armes ? Il semble parfois plus facile de s'attaquer aux objets qu'aux véritables problèmes de société, qui prennent des formes différentes selon les contextes nationaux.
Cela dit, avec le déclin du civisme en France, il est probablement nécessaire que la possession d'armes à feu demeure strictement encadrée. Mais cela ne reste qu'un pansement sur une plaie bien plus profonde.
Cette même logique de cibler l'objet plutôt que les causes profondes se retrouve ailleurs. En Allemagne, après l'attentat islamiste d’il y a deux semaines, qui a causé 3 morts et huit blessés, le débat sur la légalité des couteaux a été relancé. Même en France, certains médias, comme Libération, se sont fait l'écho de cette idée. Au Royaume-Uni, avec 50 000 attaques au couteau en un an, certains préfèrent incriminer les couteaux plutôt que d'examiner les véritables causes sociales et économiques de cette violence : la pauvreté, les tensions sociales, en particulier l'immigration sous-qualifiée, qui peut aggraver la situation en raison des difficultés d'intégration et des tensions culturelles. Certaines grandes villes, comme Metz cette année (subvention de 490 000 euros), utilisent parfois des ressources publiques pour construire des mosquées dans le cadre de politiques plus larges d'intégration et de diversité.
Aujourd’hui même, il y a eu une tentative d'attentat islamiste dans un commissariat en Allemagne. L'assaillant a été maîtrisé, et un drapeau de l'État islamique a été retrouvé à son domicile. Cet incident survient au lendemain, d'une autre tentative d'attentat islamiste contre le consulat général d'Israël à Munich, où l'assaillant a été abattu.
Pensez-vous vraiment que l’interdiction des couteaux, dans le cadre de l’espace Schengen avec la libre circulation des citoyens, aurait pu empêcher ces actes ? Peut-on sérieusement croire que ce type de législation, ciblant un objet, peut prévenir des attaques motivées par des idéologies et des contextes bien plus profonds que la simple possession d’une arme ?
Face à ce déni politique, nous voyons émerger des situations ahurissantes, comme à Londres, où une ligne de bus spécialement destinée aux Juifs a été mise en place. En voulant protéger, on crée une séparation : des Juifs dans des bus… et on ne peut s’empêcher de se demander jusqu'où cela pourrait aller... à quand les wagons ? Pour l'instant, c'est présenté comme une mesure de protection, mais où s'arrête la frontière entre protection et marginalisation ?
La vraie question n'est-elle pas de savoir pourquoi nos sociétés en arrivent à devoir protéger ainsi des communautés en les isolant ? Plutôt que de multiplier les interdictions et les séparations, ne devrions-nous pas chercher à restaurer un tissu social sain, où les mesures de protection ne seraient plus synonymes de divisions ?
Maxime De Beauregard
« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. »
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