Introduction à l'Indice Mondial de Stabilité et de Développement (IMSD)

L’insuffisance de la notion de « pays riche » illustrée à travers quelques titres de presse :

Article paru dans Le Monde le 4 juillet 2024


Article paru dans Le Monde le 28 avril 2024


Article paru dans Valeurs Actuelles le 2 mai 2024


Article paru dans Le Figaro le 14 mai 2024

Un nouvel indice et l’existence de nouveaux groupes de pays : l’ISMD

Voici une nouvelle classification des pays que je me permets de proposer, que j'ai intitulé l'« Indice Mondial de Stabilité et de Développement » (IMSD).

L'IMSD ne se limite pas à des indicateurs économiques conventionnels comme le PIB, mais intègre des éléments tels que la stabilité politique et les défis socio-économiques, offrant ainsi une vue d'ensemble plus nuancée des réalités nationales. Cette approche holistique permet d’évaluer non seulement la performance économique d’un pays, mais aussi sa capacité à maintenir une croissance stable et résiliente face aux chocs externes.

Un pays ayant un très haut niveau de stabilité économique est capable de maintenir une croissance stable et prévisible, même en période de perturbations extérieures. Cela inclut une inflation contrôlée, un faible taux de chômage, une dette publique soutenable, ainsi que d’autres facteurs spécifiques, tels que l’utilisation du dollar comme monnaie internationale, qui garantit une demande constante, un financement à moindre coût, et une influence internationale accrue. Une telle stabilité économique crée un environnement favorable aux investissements et au développement durable.

La classification proposée couvre un large éventail de situations, allant des pays les plus avancés aux régions en état d'effondrement total.

Par ailleurs, un haut niveau de stabilité dans cette classification ne se limite pas à l'économie, mais englobe également la stabilité politique, sociale et sécuritaire.

Le coût de la vie dans cette classification est évalué en fonction du pouvoir d'achat d'un Européen de l'Ouest.

Cet indice pourrait se révéler précieux pour les analyses géopolitiques et économiques, ainsi que pour orienter l'aide internationale et les investissements.

Classification par zone


IMSD-Zone A : pays à très haut niveau de stabilité et de développement

Les pays de la Zone A se distinguent par une forte attractivité économique, des infrastructures de pointe, et un rôle central dans les finances et la technologie mondiales. Ils offrent un niveau de vie élevé, bien que le coût de la vie y soit également très élevé.

Exemples : États-Unis, Suisse, Norvège, Singapour, Luxembourg.


Times Square depuis le sommet de l'Empire State Building
« New York est une ville debout, sous le signe des temps nouveaux. C’est une catastrophe, mais une belle et digne catastrophe. »
— Charles-Édouard Jeanneret-Gris, dit Le Corbusier, architecte, urbaniste, décorateur, peintre et auteur franco-suisse dont dix-sept sites architecturaux sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco, 1937.

IMSD-Zone B : pays à niveau élevé de stabilité et de développement

Les pays de la Zone B sont des économies développées qui, au lieu de se focaliser sur une croissance rapide, se concentrent sur l'optimisation de leur modèle socio-économique pour faire face aux défis de long terme. Bien que leur croissance économique puisse être modérée, voire stagnante, ces pays maintiennent une qualité de vie élevée et des systèmes sociaux robustes. Toutefois, une baisse progressive de la qualité de vie et des changements démographiques (ex. : vieillissement de la population) ou culturels peuvent susciter des tensions sociales, se traduisant par un soutien accru aux partis de gauche ou « d'extrême droite », qui proposent des réformes radicales pour répondre à ces défis.

• Exemples : France, Allemagne, Royaume-Uni, Australie, Canada (à l’échelle nationale, mais certaines grandes villes comme Toronto, Vancouver ou Montréal pourraient appartenir à la Zone A), Belgique, Pays-Bas.


Ville d’Amiens (132 874 habitants en 2015) dans la Somme,
Le saviez-vous ?

Le président de la République Emmanuel Macron est né à Amiens. Son père y vit toujours dans la maison où il a élevé son fils et exerce la profession de médecin, chef de service et professeur de neurologie au centre hospitalier universitaire Amiens-Picardie. Sa mère était médecin-conseil à la Sécurité sociale, une institution centrale prenant en charge tous les frais médicaux et les pensions afin d'assurer un niveau de couverture égal à l'ensemble de la population. Tous les revenus (salaires, dividendes...) sont imposés pour financer ce système. Le principal avantage est que son pouvoir de négociation fait baisser significativement le prix des médicaments et permet une couverture à 100% pour tout problème grave ou de longue durée comme le diabète, le cancer...

IMSD-Zone C : pays en développement rapide avec un coût de la vie modéré

Les pays de la Zone C sont des économies émergentes caractérisées par une croissance rapide et un coût de la vie relativement bas. Cependant, ils présentent des infrastructures et des services publics dont la qualité peut varier au sein du pays. Ces pays sont en pleine transition économique, avec un potentiel de croissance élevé.

• Exemples : Pologne, République tchèque, Hongrie, Malaisie, Turquie, Mexique, Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde, Indonésie.


Un ferry catamaran sur le Bosphore à Istanbul, principal centre économique (pôle financier, commercial et industriel) de la Turquie

IMSD-Zone D : Pays en développement avec un faible coût de la vie et des défis importants

Les pays de la Zone D sont confrontés à des défis significatifs en matière de développement, d'infrastructure, et de stabilité politique. Le coût de la vie y est bas, mais les conditions économiques et sociales sont souvent précaires.

• Exemples : Pakistan, Bangladesh, Nigéria, Vietnam, Cambodge, Éthiopie.


École primaire à Daura, dans l'extrême nord du Nigeria.

IMSD-Zone E : Pays à très faible développement avec de graves défis socio-économiques

Les pays de la Zone E se trouvent dans une situation de sous-développement profond, avec un coût de la vie très bas, mais des défis économiques et sociaux extrêmement graves. Ces pays sont souvent marqués par une grande instabilité, des conflits, et une pauvreté généralisée.

• Exemples : Yémen, République Centrafricaine, Somalie, Soudan du Sud, République Démocratique du Congo.


Mogadiscio, capitale de la Somalie, en 2016.
Le saviez-vous ?

Les Shebabs, un groupe islamiste somalien affilié à Al-Qaïda, ont été contraints de se retirer de la majeure partie de la capitale somalienne après de violents combats, notamment au début d'août 2011. En 2014, ils ont également abandonné Brava, une ville portuaire stratégique du Sud-Est de la Somalie.

IMSD-Zone F : territoires ou États en situation d'effondrement total ou de non-État

La Zone F regroupe des territoires où l'État est inexistant ou totalement dysfonctionnel. Ces zones sont caractérisées par un chaos profond, une absence totale de sécurité, et un effondrement des institutions. La vie y est extrêmement précaire, marquée par l'absence de services publics et d'infrastructure économique ou sociale.

• Exemples : certaines régions de l'Afghanistan sous contrôle de factions ou milices terroristes après le retrait internationales et autres zones contrôlées par des groupes armés en Syrie ou en Libye où le contrôle de l'État central est absent.


Raqqa lors de sa chute en 2017, ancien fief syrien de l’État islamique et centre névralgique de nombreux attentats menés en Europe

IMSD-Zone S : cas Spéciaux

La Zone S regroupe des pays ou territoires présentant des caractéristiques uniques qui ne permettent pas une classification simple dans les autres zones de l'IMSD. Ces entités peuvent être des micro-États, des régions avec des économies de niche, ou des pays avec des contextes géopolitiques spécifiques.

• Exemple : Vatican, ville-État située au cœur de Rome (Italie)


La place Saint-Pierre du Vatican, siège de l'Église catholique romaine et la résidence du pape

Illustration comparative des zones ISMD : PIB par Habitant et Indice de Développement Humain (IDH)

En résumé

L'Indice Mondial de Stabilité et de Développement (IMSD) se décline comme suit :
IMSD-Zone A : pays à très haut niveau de stabilité et de développement.
IMSD-Zone B : pays à niveau élevé de stabilité et de développement.
IMSD-Zone C : pays en développement rapide avec un coût de la vie modéré.
IMSD-Zone D : pays en développement avec un faible coût de la vie et des défis importants.
IMSD-Zone E : pays à très faible développement avec de graves défis socio-économiques.
IMSD-Zone F : territoires ou États en situation d'effondrement total ou de non-État.
IMSD-Zone Spéciale : cas particuliers

Ces zones représentent les catégories suivantes :
Zone A (nations leaders en matière de développement) : pays à forte attractivité économique, abritant des centres financiers et technologiques mondiaux. Ces nations se caractérisent par un haut niveau de développement et de stabilité, offrant un coût de la vie élevé mais avec des infrastructures de pointe.
Zone B (nations stables) : économies développées qui se concentrent sur l'optimisation de leur modèle socio-économique pour faire face aux défis de long terme, plutôt que de se lancer dans une course à la croissance rapide. Ces pays essayent de maintenir un équilibre entre qualité de vie et stabilité économique.
Zone C (nations émergentes) : pays au coût de la vie plus bas, en développement rapide ou émergents. Ces nations sont en transition, avec un potentiel de croissance élevé et une amélioration progressive de leurs infrastructures et services publics.
Zone D (nations en transition) : pays en développement avec un faible coût de la vie, mais confrontés à des défis importants en matière de développement économique, social, et infrastructurel.
Zone E (nations vulnérables) : pays à très faible coût de la vie, mais confrontés à de graves défis économiques et sociaux. Ces pays sont marqués par une grande instabilité, une pauvreté généralisée, et des infrastructures sous-développées.
Zone F (territoires en effondrement) : territoires ou États en situation d'effondrement total ou de non-État. Ces zones sont caractérisées par l'absence de gouvernement effectif, un chaos profond, et une désintégration complète des infrastructures et des services publics.
Zone S (spécial) : situations uniques ou transitoires qui ne correspondent pas aux critères des autres zones.

Voyons maintenant comment une formule mathématique pourrait permettre de calculer le score IMSD, un score qui résume de manière quantitative et flexible la position de chaque pays en termes de développement et de stabilité.

La formule IMSD repose sur une combinaison d'indicateurs clés — tels que le PIB par habitant, l'indice de développement humain (IDH), l'indice de Gini, et l'Indice de Stabilité et de Résilience (ISR) — chacun pondéré selon l'importance qui lui est attribuée pour refléter la réalité socio-économique du pays.

Formule mathématique ISMD

L’objectif de l’ISMD est de permettre une classification quantitative et flexible des pays dans l'IMSD tout en intégrant des aspects multidimensionnels de développement, de stabilité, et de qualité de vie.

\[ \text{IMSD_Score} = \alpha \cdot \left( \frac{PIB_{\text{par habitant}}^{\beta}}{CPI} \right) + \gamma \cdot IDH + \delta \cdot \left( 1 - GINI \right) + \epsilon \cdot \left( \frac{1}{ISR} \right) \]


CPI (Consumer Price Index - Indice des Prix à la Consommation) :
Le CPI mesure l'évolution des prix des biens et services consommés par les ménages, servant d'indicateur clé pour évaluer l'inflation dans une économie.

Produit Intérieur Brut par habitant (GDP per capita) :
Le PIB par habitant représente la valeur totale des biens et services produits dans un pays, divisée par le nombre d'habitants, fournissant ainsi une mesure du revenu moyen par personne.

IDH (Indice de Développement Humain) :
L'IDH évalue le développement humain d'un pays en tenant compte de l'espérance de vie, du niveau d'éducation, et du revenu national brut par habitant."

GINI (Indice de Gini) :
L'indice de Gini mesure la répartition des revenus au sein d'une population, un score élevé indiquant une inégalité plus marquée entre les riches et les pauvres.

L'ISR (Indice de Stabilité et de Résilience) :
Créé pour l’ISMD, il s'agit d'un nouvel indice qui vise à combiner la stabilité politique, la résilience économique, la sécurité et la qualité de la gouvernance.

Coefficients par défaut proposés pour l’ISMD :

Les coefficients \(\alpha\), \(\beta\), \(\gamma\), \(\delta\), et \(\epsilon\) peuvent être ajustés en fonction de l'importance relative que l'on souhaite attribuer à chaque composant.

Pour garantir la comparabilité des scores IMSD entre les pays, il serait utile de définir un ensemble de coefficients standards qui s'appliqueraient à tous les pays de base. Ces coefficients pourraient être ajustés uniquement pour des analyses spécifiques, mais les scores standardisés resteraient la référence pour les comparaisons internationales.

• α = 0.3
• β = 1
• γ = 0.4
• δ = 0.2
• ϵ = 0.1

Le calcul de l'IMSD, tel que formulé, donne une importance particulière aux aspects économiques et humains, tout en considérant les inégalités et la stabilité comme des facteurs importants mais légèrement moins déterminants :

Économie (30%) : mesurée par le PIB par habitant ajusté par le coût de la vie (CPI).
Développement humain (40%) : capturé par l'Indice de Développement Humain (IDH).
Égalité (20%) : mesurée par l'Indice de Gini, qui reflète les inégalités de revenus.
Stabilité et résilience (10%) : représentées par le ISR (réalisée spécialement pour l’ISMD), qui combine la stabilité politique, la sécurité, la résilience économique, et la qualité de la gouvernance.

Une méthode robuste pour déterminer les coefficients serait de mener une analyse régressive sur un ensemble de données historiques. Par exemple, on pourrait utiliser des données des 20 dernières années pour évaluer comment les variations du PIB par habitant, de l'IDH, de l'Indice de Gini, et de l'ISR ont influencé des indicateurs de stabilité et de développement (comme la résilience face aux crises économiques, la croissance à long terme, etc.).

Impact des différentes valeurs de Alpha (α) sur le score de l'IMSD

Ce tableau représente comment les scores de l'IMSD varient en fonction du PIB par habitant pour différents pays fictifs, sous l'influence de différentes valeurs de \(\alpha\). Les scores changent légèrement en fonction de la pondération accordée à l'économie.

Pays PIB par habitant (USD) Score IMSD (\(\alpha = 0.3\)) Score IMSD (\(\alpha = 0.4\)) Score IMSD (\(\alpha = 0.5\))
Pays A 30 000 0.70 0.68 0.65
Pays B 45 000 0.75 0.73 0.72
Pays C 60 000 0.80 0.79 0.78
Pays D 75 000 0.85 0.84 0.83
■ \(\alpha = 0.3\)
■ \(\alpha = 0.4\)
■ \(\alpha = 0.5\)

Coefficients de l'IMSD ajustés pour refléter les différences de priorités entre les zones :

- Zone A :
- \(\alpha = 0,35\), \(\gamma = 0,35\), \(\delta = 0,2\), \(\epsilon = 0,1\)
L'accent est mis à la fois sur l'économie et le développement humain, en raison de la maturité de ces économies.

Répartition des coefficients dans le calcul de l'IMSD pour la Zone A
- Zone B :
- \(\alpha = 0,3\), \(\gamma = 0,4\), \(\delta = 0,2\), \(\epsilon = 0,1\)
Davantage d'importance est accordée au développement humain, car ces pays se concentrent sur l'optimisation de leurs modèles socio-économiques.
Répartition des coefficients dans le calcul de l'IMSD pour la Zone B
- Zone C :
- \(\alpha = 0,4\), \(\gamma = 0,3\), \(\delta = 0,2\), \(\epsilon = 0,1\)
L'accent est mis sur la croissance économique, avec une importance secondaire pour le développement humain.
Répartition des coefficients dans le calcul de l'IMSD pour la Zone C
- Zone D :
- \(\alpha = 0,4\), \(\gamma = 0,2\), \(\delta = 0,3\), \(\epsilon = 0,1\)
Une importance est accordée à la réduction des inégalités, qui joue un rôle important pour la stabilité dans ces pays.
Répartition des coefficients dans le calcul de l'IMSD pour la Zone D

- Zone E :
- \(\alpha = 0,3\), \(\gamma = 0,2\), \(\delta = 0,2\), \(\epsilon = 0,3\)
Les défis auxquels les pays de la zone E font face sont principalement liés à leur capacité à résister aux crises et à se stabiliser dans des contextes extrêmement difficiles, d'où un coefficient plus élevé pour l'ISR.

Répartition des coefficients dans le calcul de l'IMSD pour la Zone E

L'ISR (Indice de Stabilité et de Résilience)

Pour comprendre pleinement la stabilité et le développement d'un pays, il est essentiel de considérer non seulement sa richesse, mais aussi sa résilience face aux crises. C'est ici qu'intervient l'ISR.

\[ ISR = \omega_1 \cdot \text{Stabilité politique} + \omega_2 \cdot \text{Résilience économique} + \omega_3 \cdot \text{Sécurité} + \omega_4 \cdot \text{Qualité de la gouvernance} \]

Où :
- Stabilité politique : évalue la probabilité d'instabilité politique, comme les coups d'État, les conflits civils, et les troubles politiques
- Résilience économique : mesure la capacité d'une économie à résister aux chocs, comme les crises financières, les récessions, et les fluctuations économiques globales
- Sécurité : reflète le niveau de paix intérieure, la criminalité, et la violence, en intégrant des indices comme le Global Peace Index
- Qualité de la gouvernance : mesure l'efficacité des institutions publiques, la corruption (par exemple indice du Transparency International), l'état de droit, et l'efficacité gouvernementale (par exemple indicateur de la Banque mondiale)

Sélection des indicateurs pour chaque sous-indice :

a. Stabilité politique
Indicateurs possibles :
- Indice de stabilité politique et d'absence de violence/terrorisme (ex. : Worldwide Governance Indicators, WGI)
- Risques politiques (ex. : Political Risk Index de l'EIU)
- Nombre de manifestations violentes ou de coups d'État réussis par an

b. Résilience économique
Indicateurs possibles :
- Ratio dette publique/PIB
- Volatilité du PIB
- Diversité de l'économie (ex. : indice de diversification économique)
- Capacité de réaction à des chocs externes (ex. : réserves de change)

c. Sécurité
Indicateurs possibles :
- Indice de Paix Globale (GPI)
- Taux de criminalité
- Incidents terroristes par an

d. Qualité de la Gouvernance
Indicateurs possibles :
- Indice de gouvernance (ex. : WGI)
- Perception de la corruption (ex. : Indice de perception de la corruption de Transparency International)
- Efficacité gouvernementale (ex. : WGI ou d'autres indices de la Banque mondiale)

Utilité de l'ISR (Indice de Stabilité et de Résilience) :

La composante ISR (Indice de Stabilité et de Résilience) de l'IMSD pourrait être particulièrement utile pour évaluer la capacité d'un pays à faire face à des crises, qu'elles soient économiques, politiques ou environnementales.

En géopolitique, connaître la résilience d'un pays face à des chocs externes ou internes pourrait aider à anticiper des événements comme des révolutions, des coups d'État, ou des changements brusques de politique étrangère.

Un pays confronté à une instabilité politique pourrait accorder plus de poids à la composante « Stabilité politique », tandis qu'un pays économiquement vulnérable pourrait mettre davantage l'accent sur la « Résilience économique ».

Fonctionnement des pondérations de l'ISR

Si besoin, les pondérations des composantes de l'ISR (stabilité politique, résilience économique, etc.) peuvent s'ajuster automatiquement en fonction des vulnérabilités spécifiques d'un pays.

Chaque pays a ses propres défis uniques. Par exemple, un pays peut être politiquement instable mais économiquement solide, ou inversement. Les pondérations dynamiques permettent de donner plus d'importance aux aspects où le pays est le plus vulnérable.

Réponse aux vulnérabilités :

Les pondérations des différentes dimensions de l'ISR sont ajustées selon la formule suivante : \[ \omega_i = \frac{1 / I_i}{\sum_{j=1}^{n} 1 / I_j} \] Ici, \( I_i \) représente l'indicateur associé à une dimension spécifique (comme l'indice de stabilité politique ou l'indice de sécurité). Si un pays est plus vulnérable dans une dimension donnée (c'est-à-dire que \( I_i \) est faible), alors la pondération \( \omega_i \) pour cette dimension sera plus élevée, reflétant l'importance accrue de cette dimension pour le pays.

Pondérations lisses :

Pour éviter les fluctuations brusques dans les pondérations qui pourraient rendre l'indice instable, une méthode de pondération "lisse" est utilisée. Cette méthode applique une fonction exponentielle pour ajuster les pondérations de manière plus graduelle : \[ \omega_i = \frac{e^{-\lambda I_i}}{\sum_{j=1}^{n} e^{-\lambda I_j}} \] Le paramètre \( \lambda \) contrôle la sensibilité de l'ajustement : une valeur plus élevée de \( \lambda \) atténue l'effet des variations mineures dans les indicateurs.

Exemple d'Application : un pays qui, bien que relativement stable économiquement, est confronté à des risques politiques importants. Les pondérations dynamiques ajusteront automatiquement l'importance de la dimension "stabilité politique" dans l'ISR, augmentant ainsi sa pondération pour mieux refléter la réalité de ce pays.

Pondération dynamique adaptative avec fenêtre glissante :

Les pondérations lisses favorisent la stabilité mais peuvent rendre l'indice moins réactif, la pondération dynamique adaptative introduit un coefficient de réactivité (\(\rho\)) et une fenêtre temporelle (\(w\)) pour mieux capturer les tendances émergentes sans sacrifier la stabilité. Cela permet à l'ISR d'être à la fois sensible aux nouveaux défis et résilient face aux variations mineures, offrant ainsi un outil plus flexible et fiable pour évaluer la stabilité et la résilience des pays dans un monde en constante évolution. \[ \omega_i^{(t)} = \frac{\left(\frac{1}{I_i^{(t)}}\right) \cdot \left(1 + \rho \cdot \Delta I_i^{(t)}\right)}{\sum_{j=1}^{n} \left(\frac{1}{I_j^{(t)}}\right) \cdot \left(1 + \rho \cdot \Delta I_j^{(t)}\right)} \]

Où :
- \(I_i^{(t)}\) est la valeur de l'indicateur \(i\) à l'instant \(t\).

- \(\Delta I_i^{(t)}\) est le changement relatif de l'indicateur \(i\) par rapport à une fenêtre de temps précédente \(w\), calculé comme \( \Delta I_i^{(t)} = \frac{I_i^{(t)} - I_i^{(t-w)}}{I_i^{(t-w)}}\).
- \(\rho\) est un coefficient de réactivité qui ajuste la sensibilité du modèle aux changements récents de l’indicateur.

Les paramètres \(\rho\) et \(w\) doivent être choisis avec soin. Un \(\rho\) trop élevé pourrait rendre l'ISR trop volatile, tandis qu'un \(\rho\) trop bas pourrait atténuer la réactivité de l'indice. De même, la fenêtre \(w\) doit être suffisamment longue pour capturer les tendances significatives sans être trop courte, ce qui pourrait introduire du bruit.

Alternative possible à l'ISR

L’indice le plus proche de l’ISR est probablement l'Indice de Fragilité des États (Fragile States Index - FSI), publié par le Fund for Peace.



Pour une évaluation encore plus complète, le FSI pourrait être utilisé en combinaison avec d'autres indices comme le WGI (Worldwide Governance Indicators publié par la Banque mondiale qui mesure plusieurs dimensions de la gouvernance, telles que l'efficacité gouvernementale, l'état de droit, la corruption, et la stabilité politique) ou le GPI (Global Peace Index évaluant les niveaux de paix et de sécurité dans les pays, prenant en compte des facteurs tels que les conflits internes et externes, le niveau de militarisation, et la sécurité sociale) pour capturer pleinement les dimensions abordées par l'ISR.

Étapes supplémentaires nécessaires pour valider l’indice

Pour garantir que l'IMSD reflète fidèlement la réalité des pays, il reste nécessaire de procéder à une validation empirique. Nous pourrions chercher à trouver une corrélation avec des scores de l'IMSD et des événements historiques récents, afin de vérifier que l'indice capte adéquatement les dynamiques économiques, sociales et politiques observées sur le terrain.

Si l’ISMD été amené à être employé, il faudrait garantir que les données utilisées comme le PIB, l'IDH, le Gini, l'ISR soient à jour, précises et comparables entre les pays donc impliquerait de mettre en place un cadre strict pour la collecte et la vérification des données.

Par ailleurs, des tests de robustesse sont indispensables pour évaluer la sensibilité de l'IMSD aux variations des coefficients et des données d'entrée. Ces tests permettront de garantir que l'indice reste fiable, même en cas de modifications mineures des paramètres ou des sources de données.

La formule mathématique proposée est une base solide mais pourrait inclure des indicateurs supplémentaires comme le chômage, l’immigration illégale… Pour une analyse plus approfondie, elle pourrait également prendre en compte les disparités internes.

Enfin, l'indice pourrait intégrer un facteur de pouvoir d'achat qui ajusterait le score final en fonction de la difficulté d'accès au marché immobilier, au coût des biens et services, etc., pour les citoyens ou les expatriés d'un autre pays.

Ajustement du score IMSD en fonction du pouvoir d'achat comparatif

L'objectif principal de cet article consiste à différencier les groupes de pays en tenant compte des écarts de coût de la vie, notamment face à des situations où des pays comme les États-Unis deviennent « hors de prix » pour les Français.

Mon approche vise à mieux refléter les réalités économiques et sociales, particulièrement celles liées au pouvoir d'achat. En effet les différences de coût de la vie peuvent avoir des répercussions majeures sur la capacité des pays à attirer les talents, à rester compétitifs sur les marchés internationaux, et à maintenir leur rôle de leaders mondiaux dans l'innovation.

Si le pouvoir d'achat diffère significativement d'un pays à l'autre, je pense que cela entraînera à long terme un rééquilibrage des relations économiques et géopolitiques, influençant la puissance et l'influence des grandes nations à l'échelle mondiale.

Ce phénomène pourrait également avoir des implications profondes pour l'avenir de la France dans ce contexte global.

Pour cette raison, je pense qu'il serait utile d’identifier les zones de faiblesse en termes de stabilité et de développement, afin de pouvoir formuler des politiques publiques plus ciblées et efficaces, préservant ainsi le bien-être des populations.

Tableau comparatif : IMSD et autres indicateurs

Critères de comparaison IMSD Indice de Développement Humain (IDH) Indice de Gini Indice de Pauvreté Multidimensionnelle (IPM)
Dimensions prises en compte Économiques, sociaux, politiques, stabilité Santé, éducation, niveau de vie Inégalités de revenus Santé, éducation, niveau de vie
Complexité de la formule Élevée (formule complexe avec plusieurs coefficients et variables) Moyenne (simple pondération des indices) Faible (formule simple) Moyenne (pondération des dimensions)
Fiabilité des données Variable selon les sources de données Fiable, données largement disponibles Dépend de la qualité des données de revenus Fiable, mais dépend de la disponibilité des données
Justification des pondérations En cours de développement, nécessite validation empirique Établie et bien justifiée Clair et largement utilisé Établie et bien justifiée
Utilité pour l'analyse géopolitique Élevée, utile pour évaluer le développement et la prospérité des nations, mais aussi comprendre les risques et les dynamiques sous-jacentes qui pourraient influencer les relations internationales et la stabilité régionale. Faible, principalement utilisé pour les aspects de développement humain. L'IDH manque de prise en compte des facteurs politiques et sociaux et incapacité à capturer les risques géopolitiques. Faible, limité aux questions d'inégalité. Modérée, applicable surtout aux pays en développement.
Adaptabilité aux changements rapides Élevée, conçu pour être adaptable avec des ajustements périodiques. Moyenne, mais moins réactif aux changements rapides. Moyenne, réagit aux changements de revenu. Moyenne, dépend des données mises à jour.
Représentativité des pays en développement Bonne prise en compte. Élevée, mais limité à certains aspects du développement. Modéré, reflète une dimension importante mais unique. Très élevée, conçu spécifiquement pour cela.
Niveau de reconnaissance internationale Inexistante (nouvel indice en cours de validation). Élevée (indice largement reconnu et utilisé). Élevée (indice reconnu pour mesurer les inégalités). Modérée (reconnaissance croissante).

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